Jowiz, la plateforme de personnalisation de produits d’Oxylane, par Tymate

Du flocage du maillot de sport à celui du polo d’école, de la gravure du Zippo à celle de l’iPod, la personnalisation de produits de masse nous permet d’échapper, un temps du moins, au sentiment de standardisation. « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! » criait à la veille de 68 le héros de la série britannique Le prisonnier. Les révoltés des années 2010 pourront désormais l’afficher sur leur maillot (et peut être même en gommer le numéro 😉  ).

Le groupe Oxylane, maison mère des célèbres magasins Decathlon, s’est lancé dans la personnalisation en ligne d’articles de sport. Ce qui se faisait déjà dans certains magasins devient accessible à tous via un site baptisé Jowiz : casquettes, bonnets, t-shirts, maillots, collants, pantalons et tapis de selle peuvent se voir ornés de vos visuels et de vos textes.

home Jowiz

La plateforme de personnalisation utilisée par Oxylane s’appelle « Tailor » et a été créée par Tymate, une startup hébergée chez Euratechnologies. Merci à ses concepteurs, Marc-Antoine Navrez et Martin Catty, de nous avoir présenté leur bébé.

 

En pratique

Après avoir choisi le produit qu’il souhaite personnaliser, l’internaute se trouve face à un configurateur permettant de rajouter des images et du texte dans une zone bien définie (en vert) :

configurateur 1

Les images peuvent être déplacées et agrandies. Une jauge vous renseigne sur la qualité future de l’impression en fonction du fichier utilisé :

configurateur 2

L’internaute a également la possibilité de choisir un visuel dans une banque d’images mise à sa disposition :

configurateur 3

L’insertion d’un texte se fait tout aussi simplement. Seul regret, concernant le choix des couleurs : nous aurions aimé un nuancier RVB plutôt que d’avoir à survoler une simple palette :

configurateur 4

Et voici le résultat final :

vignette

La personnalisation en délégation pour les pros

Oxylane ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il est prévu de proposer aux professionnels de créer eux-mêmes leur e-boutique de personnalisation, à partir du catalogue produit de Jowiz. Oxylane se chargera de fabriquer et d’expédier les articles. Ce mini site pourra être intégré à une solution e-commerce mais gardera son propre tunnel de commande.

Voilà qui devrait intéresser les e-commerçants mais également les universités, les écoles, les associations et les clubs sportifs. Ces derniers pourront pré-personnaliser une sélection de produits et vendre ainsi des maillots ou des sweats à leurs couleurs.

 

La personnalisation pour tous ?

Tymate a imaginé la plateforme Tailor pour pouvoir personnaliser deux types de produits : les vêtements et les « goodies », ces petits gadgets, du briquet au stylo, dont raffolent les publicitaires. Fort de la mise en place de Tailor avec Oxylane, la startup cherche désormais son modèle économique.

Tailor permet de générer des bons de commande directement interprétables par les machines d’Oxylane. Mais décliner cette plateforme pour d’autres marchands et d’autres machines nécessite à chaque fois son adaptation. D’après les conversations que j’ai eues avec Tymate, il n’existerait pas de standard interopérable entre machines (comme le fut le PostScript pour l’avènement des imprimantes professionnelles en 1982). Aujourd’hui la startup est obligée de faire du « cousu main » pour chacun de ses clients, en attendant que quelqu’un invente ou impose un format universel pour ces appareils.

La démocratisation annoncée des imprimantes 3D pourrait cependant permettre à Tymate d’industrialiser son concept auprès des Fab labs. Leurs machines verront sans doute s’imposer un protocole de communication unifié. On pourrait tout à fait imaginer que ces ateliers utilisent Tailor pour proposer à leurs clients une personnalisation à la marge des produits qu’ils fabriquent.

 

Pour conclure

Avec Tailor, Oxylane a réussi à industrialiser le concept de personnalisation, auparavant limité à certains de ses magasins. D’après Tymate les ventes de ces articles « à la carte » auraient été multipliées par 10. Ce n’est certes pas une première – d’autres comme Nike le font déjà – mais cela témoigne d’un engouement pour la production « on demand » qui reste assez proche, dans sa philosophie, de celui suscité par les Fab labs.

Pour que la personnalisation se développe il faudra des configurateurs et Tymate espère bien se positionner sur ce créneau. Reste de nombreuses questions dont les réponses détermineront le modèle de la startup. Qui a les capacités en France de produire et de personnaliser ? Le marché de la personnalisation de masse sera-t-il fragmenté ? Verra-t-on surgir d’autres offres de personnalisation en délégation ?

Et vous qu’en pensez-vous ? Que conseilleriez-vous à nos deux entrepreneurs ?

Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .

Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.

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