Avoir eu, détenir, vouloir : Chala.la et le panthéon de votre consommation personnelle

Nous voyons émerger en ce moment toute une série de startups ayant comme point commun d’offrir un service de recommandation d’achat intégrant une forte dimension « sociale ». Si le recours au crowdsourcing n’est pas nouveau, les démarches, en revanche, sont très différentes d’un acteur à l’autre.

Modizy, que nous vous présentions il y a quelques semaines, vous propose une série d’articles en fonction de ce que la communauté et vous même avez indiqué «aimer »  ou « ne pas aimer ». Tribway, palme d’argent du e-commerce 2012, utilise un questionnaire, lors de l’inscription, afin de déterminer vos goûts en matière de shopping. Sa dimension sociale réside dans le partage de produits ou de listes avec d’autres contacts que l’on pourra inviter via Facebook.

Ainsi me demandais-je, en rencontrant Hugo Douchet venu présenter son « guide d’achat social », quelle créature du web serait Chala.la. Il s’agit encore d’une variation qui en fait quelque chose de différent des deux startups dont je viens de vous parler.

 

 

Avoir eu, avoir, vouloir

« J’avais cette frustration de ne pas pouvoir partager et retrouver les produits que j’avais eu, que j’ai, et que je veux » a commencé par m’expliquer le fondateur de Chala.la. La startup propose ainsi à l’internaute de retrouver toute une série de produits agrémentés de photos, de vidéos et d’avis. L’ajout d’un produit se fait par recherche dans la base de données d’Amazon, pour le reste il n’y a pas d’agrégation de contenu externe, seulement des ajouts des internautes. L’utilisateur a, pour chaque produit, la possibilité de cliquer sur l’un de ces trois boutons : « je l’ai eu », « je l’ai », « je le veux ». Un bouton de recommandation inspiré du « like » Facebook agrémente le tout.

 

Lors de l’inscription l’internaute renseigne ses centres d’intérêt, ce qui va permettre à Chala.la de lui proposer différentes personnes à suivre. Elles vont constituer ce « réseau de confiance », indépendant des marques, sur lequel s’appuiera l’internaute pour son shopping. Un flux d’activité très proche de celui de Twitter permet de voir ce que ses contacts ont partagé : avis, produits ou annonces. L’info est ici « poussée » vers l’internaute qui n’a donc pas forcément besoin de la rechercher.

 

 

Chaque produit peut être acheté sur Amazon, à moins qu’un membre de la communauté le vende directement. L’ensemble de ces petites annonces est agrégé dans l’onglet idoine :

 

Chala.la développe en ce moment une application mobile qui permettra de scanner directement le code barre de vos produits pour les enregistrer.

Chala.la regroupe aujourd’hui 700 utilisateurs ayant ajouté un total de 3300 produits à la base de données. Il faut dire que, dès l’inscription, Chala.la vous interpellera pour vous demander si vous avez possédé la NES, le Nokia 3310 ou la GameBoy, autant dire qu’il y a de fortes chances que vous ajoutiez l’un de ces produits à votre propre panthéon de la consommation.

 

Business model

Dans l’immédiat l’enjeu pour la startup est de parvenir à une masse critique d’utilisateurs. Hugo nous a détaillé les différents modèles économiques qu’il compte développer par la suite.

Il s’agit tout d’abord de faire de Chala.la une véritable plateforme pour les marques, leur permettant de communiquer vers leurs prospects. Hugo remarque que les pages Facebook ne permettent pas aujourd’hui de savoir si les fans sont effectivement clients de la marque ou s’ils utilisent des produits concurrents. Autant de données que peut connaitre Chala.la. Elles seront anonymisées puis vendues aux marques sous forme d’abonnement. Il sera également possible de faire de la publicité ciblée. Hugo pense que, contrairement à Facebook, les gens viendront sur Chala.la pour consommer et seront donc plus réceptifs au discours des marques.

Chala.la développe une API qui permettra aux sites e-commerce de savoir, pour un individu donné, ce qu’il a eu, ce qu’il a et ce qu’il veut. Chala.la deviendrait la plateforme centrale permettant aux sites e-commerce de personnaliser l’expérience d’achat des consommateurs à partir de toutes les données accumulées par la startup.

Enfin les petites annonces devraient se développer sur un modèle freemium. Le vendeur pourra payer pour mettre d’avantage en valeur son offre.

Qu’est ce qui poussera l’internaute paranoïaque à partager ses informations ? Hugo pense que, comme pour Facebook, le service apporté suffira à satisfaire le consommateur. Il souligne bien évidemment que les données ne seront pas utilisées à tort et à travers.

 

Conclusion

Pour une bêta lancée depuis 15 jours, le résultat est plutôt probant ! Evidemment on devine encore le manque d’utilisateurs de la plateforme mais cela devrait changer avec le passage de Chala.la au « Start in Paris » ce soir. La startup est en recherche de fonds, n’hésitez pas à la contacter.

Chala.la constitue une boucle de rétroaction permettant de redonner de la voix au consommateur. Encore faudra-t-il le convaincre de communiquer sciemment sur ses habitudes de consommation. Peut-être serait-il pertinent de rajouter aux fiches produit un onglet « revue de presse » afin de centraliser également les retours des journalistes spécialisés.

 

Et pourquoi Chala.la ?

C’est vrai ça, pourquoi avoir choisi ce nom ? D’après Hugo, il s’agit d’une référence à un mouvement de mode dont je vous laisse lire la définition dans le Wiktionnaire.

D’autres penserons à Claude François alors, spécialement pour Hugo qui (croit qu’il) ne la connait pas, voici Sha La La par Claude François :

Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .

Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.

Suivre @fgueno sur Twitter.