27 juillet 2012
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Par
François Guéno/
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- Actualités, Commerce connecté en magasin, Logistique et livraison, Site design / Expérience utilisateur
Rechercher un produit sur internet, consulter sa disponibilité en magasin, le réserver et aller le chercher. Telles sont les fonctions que propose Proximis aux marques et aux distributeurs. Des informations qui pourront également être envoyées aux principales plateformes de diffusion de produits comme Google Shopping. Créée en 2008, cette startup compte déjà de très belles références : Intersport, Longchamp, Bricorama, The Kooples, Essilor, Tissot, Bricomarché… L’investissement de ces grandes marques et de ces distributeurs confirme que le « ROPO » (Research Online, Purchase Offline) constitue bien l’un des relais de croissance du digital. Nous avons rencontré Philip Bianchi, Directeur associé de Proximis.
In vino veritas
Tout est né d’un portail, « Au bon caviste », mis au point pour mettre en avant l’offre des distributeurs locaux de vins et spiritueux. Les fondateurs de Proximis se sont vite aperçus que ce concept de valorisation des points de vente physiques et de leurs références pouvait être décliné pour d’autres secteurs. Dès 2010 la startup se faisait les dents sur les bases de données géantes d’Intersport, pour qui elle déclinait ses modules de « store locator » et de « product locator ». Fin 2011 Bricorama faisait appel à Proximis pour mettre en place son « click and collect », la possibilité de réserver en ligne un produit disponible en magasin. Depuis, la startup reçoit des demandes de l’univers du jouet, du textile ou encore du sport.
En pratique
Proximis met à disposition de ses clients un widget permettant de vérifier la disponibilité d’un produit en magasin.
Celui-ci affiche les points de vente par liste ou sur une carte :
Chez Bricorama la réservation n’a pas encore été activée mais vous pouvez d’ores et déjà l’utiliser chez The Kooples :
Proximis peut mettre en place un système de prépaiement à ce stade de la réservation, ou bien encore une prise d’empreinte bancaire.
La startup personnalise bien évidemment le système de réservation en fonction du commerçant. Ainsi le calcul des horaires de retrait prend en compte l’heure de prise de commande et les délais nécessaires pour la mise à disponibilité effective en point de vente.
La commande arrive au magasin soit via un back office de type web (intégré à l’intranet de l’entreprise ou fourni de façon autonome), soit sur mobile.
La réservation est sûre et définitive si, et seulement si elle a été validée par le point de vente. L’enseigne s’engage à donner une réponse à l’internaute dans un délai donné. Il existe des garde-fous : une catégorie de produit peut être « éteinte à la vente » si sa quantité est trop faible. Ce paramétrage est propre à chaque client.
Comment fait un Bricorama pour mettre à disposition ses clous mais aussi ses palettes de parpaing ou ses baignoires ? Proximis prend en compte la typologie du produit lors de la réservation, ensuite « chaque client a sa propre organisation » : disponibilité dans l’arrière-boutique, à l’accueil du magasin… Tout dépend de la priorité du marchand : assurer un service rapide ou inciter son client à faire un dernier détour par ses rayonnages.
Un savoir-faire technique et créatif
Comptez 5 semaines en moyenne pour la mise en place d’un « click and collect ». C’est un travail technique mais aussi un enjeu créatif car l’interface doit être adaptée à la charte graphique du client.
« Très souvent les clients ont l’impression d’avoir un flux de produit propre ». Pourtant la startup doit bien souvent nettoyer et standardiser un flux de données qui n’est pas forcément exploitable en l’état. Il pourra être ensuite redistribué vers d’autres services comme Google Shopping ou SoCloz.
Le succès de la mise en place d’une solution de « click and collect » n’est pas qu’une question technique ou graphique, c’est aussi un enjeu humain, car il reste à faire adopter ce système par chaque protagoniste, surtout dans une grande chaine.
Combien ça coûte ?
Tout juste savons-nous que la solution est assez onéreuse pour la réserver aux leaders du secteur. Comptez de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros en setup, auxquels s’ajoute un abonnement pour chaque point de vente.
Pour conclure
Proximis a cette étonnante capacité à se « brancher » sur des systèmes existants. La startup permet à des acteurs qui ont déjà lourdement investi dans un ERP de ne pas changer ces systèmes, même vieillissants.
Avec le « click and collect », Proximis donne une idée de l’apport d’internet aux magasins, que ce soit en termes de trafic ou de ventes générées. L’outil permettra donc de répartir au mieux les budgets marketing entre le web et les autres canaux d’acquisition.
Nous vous avions présenté il y a quelques mois SoCloz et WeAreTheShops, deux startups qui proposaient tout ou partie de ces fonctions. Mais leur approche restait légèrement différente, centrée sur un portail BtoC réunissant toutes leurs marques clientes. WeAreTheShops se rémunère à la performance, SoCloz en commercialisant ses données catalogue à d’autres magasins en ligne ou à des comparateurs.
Il ne reste plus qu’à souhaiter une démocratisation du « click and collect » pour les petits commerçants. Ces derniers pourront se tourner vers des modules, tels que myCollectionPlaces pour Prestashop. Des solutions certes plus artisanales mais qui permettront à chacun de profiter du fameux effet « ROPO ».
Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .
Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.
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