Un aperçu de Fasterize : accélérer l’affichage de votre site web en optimisant son contenu

Imaginez que vous puissiez vous offrir les services de Stéphane Rios, l’ancien CTO de Rue du Commerce, pour accélérer votre site marchand ? En 2010, sous son règne, le site avait été le plus rapide pendant les fêtes de fin d’année, 4 fois plus en moyenne que son concurrent CDiscount (source : Journal du Net / Witbe). Avec Fasterize, encore en bêta privée, Stéphane met son savoir-faire à la portée de tous.

Dans la boite noire

L’accélération de l’affichage de vos sites peut se faire en optimisant le contenu de vos pages, c’est-à-dire leur code, ou bien en choisissant les meilleurs tuyaux pour transporter ces données. Fasterize appartient à cette première catégorie, dans la seconde nous retrouvons Cedexis, « l’aiguilleur du net », à qui nous avions consacré un article cet été.

Comment optimise-t-on le contenu d’une page web pour accélérer son chargement ? Sans trop rentrer dans les détails techniques, Fasterize analyse les pages HTML et leurs composantes (JavaScripts, images, CSS…) pour y appliquer un certain nombre de règles : compression, concaténation (on réunit plusieurs objets pour en faire un seul), minification (on retire tout caractère inutile du code, notamment les commentaires des programmeurs), chargement asynchrone (on ne télécharge pas toutes les images et les scripts d’un coup, mais on ne prend que ce dont on a besoin, progressivement) et optimisation réseau (il s’agit des protocoles http ou encore TCP).

 

Résultats

Les effets de Fasterize vont d’abord se faire sentir sur le temps de chargement : celui-ci serait de 30 à 50% plus rapide. La bande passante nécessaire pour faire transiter vos données serait également allégée avec une diminution de 30 à 50% du poids des pages, sans oublier un nombre de requêtes moins important.

Les conséquences « business » sont bien connues : une satisfaction accrue des internautes, une augmentation du taux de conversion, des économies réalisées sur la bande passante… Fasterize réalise en ce moment une série de tests chez ses clients pour quantifier tout cela, mais le Lab peut vous donner quelques chiffres déjà bien connus. Une seconde d’attente en plus sur un site e-commerce diminue la conversion de 7%, le nombre de pages vues de 11% et la satisfaction des consommateurs de 16% (source). Plus de la moitié des e-acheteurs abandonne un site après 3 secondes ou moins de temps de chargement (source). N’oublions pas enfin que Google prend en compte la performance des sites internet dans son processus de référencement, gare à votre « SEO » ! 

 

En pratique : mise en œuvre


Fasterize peut être vu comme une boite noire qui vient s’intercaler entre l’internaute et les serveurs de l’e-marchand. Certains e-commerçants ont recours à des « Content Delivery Network » ou CDN (leur but est de rapprocher le site au plus près de l’internaute en dupliquant son contenu en différents points du globe). Dans ce cas Fasterize vient s’intercaler entre les serveurs du e-marchand et le CDN.

Fasterize est proposé en SaaS. L’équipe travaille encore sur l’interface de gestion qui sera disponible à la sortie de bêta. L’e-marchand n’aura rien à installer, il mettra en place Fasterize, en seulement 5 minutes d’après Stéphane Rios. Il lui suffira de rentrer l’adresse de son site et de suivre un pas à pas afin de rediriger correctement les requêtes envoyées à son site vers Fasterize.

Justement qu’adviendrait-il si jamais un contenu n’était pas disponible sur les serveurs de Fasterize ? Pas de panique, la startup a tout prévu en mettant en place un « coupe circuit » . Celui-ci redirige alors automatiquement les requêtes vers les serveurs de l’e-commerçant.

Un dernier mot sur le fonctionnement de cette « boite noire ». Fasterize optimise vos pages web par itérations successives. Ainsi, la première fois qu’un site est chargé par un internaute, Fasterize récupère son contenu et analyse ce qui peut être optimisé directement. L’accélération n’est pas encore optimale. Mais lors d’une prochaine visite, les serveurs de Fasterize auront eu le temps de travailler et d’optimiser le code plus en profondeur : l’accélération sera alors plus sensible.

 

Business model

Fasterize s’adresse à tout type d’e-marchand. La startup se rémunère au nombre de pages vues, sous la forme d’un abonnement. Celui-ci devrait coûter d’une centaine à quelques milliers d’euros par mois, la grille précise est encore en phase de conception.

Comme nous l’a expliqué Stéphane Rios, certains sites n’ont pas besoin d’être optimisés. C’est pourquoi sa startup ne commercialise sa solution que si celle-ci est synonyme d’un gain de temps réel pour le marchand. L’un des arguments commerciaux de Fasterize est d’ailleurs de pouvoir prévisualiser les accélérations fournies par sa plateforme. Nous l’avons ainsi testée sur le site d’un grand établissement culturel ainsi que sur le Lab : le résultat est assez impressionnant.

 

L’enjeu de l’internet mobile

Les appareils mobiles vont devenir les principales plateformes de surf nous explique Stéphane Rios. Beaucoup moins puissants qu’un ordinateur, les téléphones et tablettes ont encore d’avantage besoin d’un contenu optimisé. Et ce d’autant plus que « avec l’arrivée des tablettes, les gens ne veulent plus surfer sur les versions mobiles (…) ils n’ont pas envie d’avoir une version avec moins de fonctionnalités que sur leur desktop ». Aujourd’hui Fasterize ne fait pas de distinction entre l’internet fixe et mobile, mais la startup va être amenée à optimiser différemment le contenu pour chaque usage. Les tailles de cache ou encore les temps de latence ne sont pas les mêmes en mobilité que pour l’internet classique. Il y a donc une vraie marge d’accélération.

 

Pour conclure

Un site web est un agrégat de plein d’intervenants différents, il peut être difficile de mettre en œuvre des techniques d’optimisation à l’échelle d’un e-commerçant. En intervenant en aval des serveurs avec une solution industrialisée, Fasterize promet de libérer l’e-commerçant d’une tâche requérant habituellement des expertises variées et poussées.

Et vous qu’en pensez-vous ? Comment optimisez-vous vos sites e-commerce ?

 

Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .

Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.

Suivre @fgueno sur Twitter.