9 juin 2011
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Par
François Guéno/
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- Acquisition, Actualités, Site design / Expérience utilisateur
L’ensemble des vidéos sur internet (hors téléchargement P2P) représentera 62% du trafic grand public d’ici à 2015, contre 40% aujourd’hui (étude CISCO juin 2011). Des chiffres sans doute tirés par le développement du très haut débit et l’avènement de la VOD. Les vidéos courtes de type You Tube représenteront, elles, un trafic 4 fois plus important qu’aujourd’hui. Parions sur le fait que les e-marchands accompagneront ce mouvement en intégrant d’avantage de vidéos sur des sites encore trop statiques. Le Lab vous propose un panorama de quelques solutions qui viennent enrichir l’invention des frères Lumières au service du e-commerce.
You Tube, tout simplement
Commençons par la « Youtique » de la marque de vêtements French Connection, dévoilée en septembre dernier. C’est le parfait exemple d’une boutique lancée sur YouTube grâce aux outils d’annotations fournis gratuitement par l’entreprise américaine. Ces derniers permettent très facilement de rendre une vidéo interactive. Dans l’exemple de French Connection, en fin de vidéo, des boutons sont présents sur les vêtements du mannequin afin de les acquérir, deux flèches permettent de sortir pour découvrir d’autres propositions de tenues.
Pour ceux d’entre vous qui auraient une âme de réalisateur, la création de vidéos interactives YouTube est expliquée ici, dans une courte vidéo de 4 minutes.
Cette solution a pour elle l’avantage de la simplicité et de la gratuité. On peut lui reprocher les boutons non mobiles (ils pourraient suivre le mannequin en déplacement) et la nécessité de faire de longs plans fixes pour laisser à l’internaute le temps de lire les boutons et de cliquer. Dans cet exemple vous serez amené à mettre la pause pour avoir le temps de choisir.
Les vidéos taguées de WireWAX
Voici une solution conçue pour la vidéo enrichie. La startup londonienne WireWAX vous propose de taguer un élément de la vidéo (personnage ou objet) et surtout de le suivre dynamiquement. WireWAX met à la disposition de ses clients un éditeur qui permet de rajouter des images, du texte et des applications flash, ouvrant ainsi une infinité de possibilités. Les tags peuvent être plus ou moins discrets pendant la lecture. Je vous laisse vous rendre compte par vous-même du potentiel de WireWAX avec ces 3 exemples.
Une version gratuite limitée à 200 visionnages est disponible. Les offres payantes démarrent à $199.
Les vidéos taguées de Plinkers
Contrairement à WireWAX, Plinkers a pris le parti de taguer les vidéos pour ses clients plutôt que de les laisser le faire eux-mêmes avec un logiciel. Romain Drosne, PDG de Plinkers, considère en effet que producteurs et distributeurs de film n’ont généralement pas les ressources nécessaires au taggage, un art qui demande du temps et du savoir-faire. Par exemple un tag se périme d’autant plus vite que le catalogue du marchand évolue rapidement. Les fonctions de suivi dynamique des objets requièrent, elles, un détourage précis, que seul des professionnels aguerris sont à même d’industrialiser.
Plinkers propose deux types d’offres. La première est une prestation de service qui consiste à taguer vos vidéos. La seconde est un partage des revenus au clic (30% de commission), la prestation de taggage étant dans ce cas effectuée à leurs frais. Plinkers développe des vidéos enrichies à la demande de ses clients, les possibilités sont donc très nombreuses, le suivi dynamique des objets en fait partie. La startup propose un taggage des vidéos à la pause (cf la vidéo ci-dessous) ou bien en continu pendant la lecture comme WireWAX.
Plinkers développe en ce moment d’autres concepts, comme le dual screen qui permet de retrouver un produit qui passe à la télévision sur son mobile.
Brainient et Quick.tv : des boutons
Plutôt que de jouer sur les tags, Brainient propose le placement de boutons, généralement un call-to-action sur le coin de la vidéo, permettant d’ouvrir au sein même du film un menu de présentation sur la gamme de produit visée. De nombreux exemples sont disponibles ici : http://brainient.com/gallery.
Différentes offres sont disponibles et l’on sent bien que cette startup, lauréate du Seedcamp 2009, expérimente encore divers business modèles. Brainient propose, gratuitement pour le moment, un éditeur permettant d’annoter ses vidéos avec des images, du texte, des formulaires ou encore des QCM. Brainient peut également réaliser la surcouche interactive ou même la diffuser (commission sur le CPM).
L’offre de son compatriote Quick.tv est similaire, à l’exception de la diffusion. Quick.tv propose une offre en SAAS permettant d’annoter ses vidéos pour un prix non communiqué sur leur site. Vous trouverez les démos ici.
V4X : la synchronisation de la vidéo et des fiches produits
V4x propose une approche différente des précédentes avec VBoutique. Il s’agit d’un outil de synchronisation entre une vidéo et une fiche produit, la fiche étant présentée à côté et non pas dans le film. Si l’effet est moins spectaculaire qu’avec les solutions précédemment mentionnées, il est cependant moins intrusif. La synchronisation est réalisée par le client, en SAAS, pour 950€/mois. Une fois enrichies, les vidéos peuvent être exportées sous iPhone (application), sur site web ou sur Facebook. Philippe Collin, Directeur Général de V4x, nous a indiqué réfléchir en ce moment à l’intégration d’ERP pour le référencement des produits, réalisé aujourd’hui manuellement.
Voici un exemple de réalisation pour Maybelline, sous forme d’application Facebook : http://apps.facebook.com/maybellinegato
V4X revendique déjà de belles références pour ses autres produits VideoQuizz ( intégration de QCM), VideoRanking (intégration d’un module de notation) et VideoLive (intégration de contenu interactif parallèlement à une diffusion en directe). Public Sénat, Fashion TV , Europe 1 ou encore M6 font ainsi partie de ses clients.
Conclusion
Ces solutions pourraient paraitre un peu fades face aux superproductions de certaines agences qui tiennent plus de l’application web que de la vidéo. Mais les vidéos enrichies que nous venons de voir gardent pour elles l’avantage d’une certaine simplicité et sont facilement intégrables sur un site e-commerce.
La réalisation d’une vidéo coûte bien évidemment plus cher qu’un simple shooting mais se périme tout aussi vite. Regardez la vidéo de démonstration de Plinkers sur une pub Ikea. Combien de produits seront encore référencés dans 1 an ? A moins d’avoir un catalogue assez stable, avec des références pérennes, l’utilisation de la vidéo enrichie requiert un suivi continu de la campagne afin d’adapter le taggage à la réalité des stocks. Un tel suivi aura un coût que seul certains e-commerçants auront les moyens de s’offrir.
Ce rapide tour d’horizon dévoile beaucoup de « proof of concept » qui ne sont pas toujours suivies de références commerciales. Un constat qui risque de refroidir plus d’un e-marchand : qui osera se mouiller en premier ?
Enfin ces vidéos enrichies ont un potentiel de développement considérable comme outil de placement de produit dans les superproductions télévisuelles. Imaginez un épisode de Gossip Girl dans lequel les fans pourraient cliquer pour connaître les références d’un t-shirt ou d’un sac à main. C’est l’un des objectifs de Romain Drosne de Plinkers. Souhaitons-lui bonne chance pour convaincre les producteurs, les distributeurs, les agences de placement et les marques, une pléiade d’acteurs encore très morcelée.
Et vous qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres solutions à partager avec nos lecteurs ?
Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .
Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.
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