20 juin 2011
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Par
François Guéno/
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- Acquisition, Actualités, Paiement
Que faire de son vénérable cochon tirelire sur un site e-commerce ? Comme le rappelait une étude LH2 / Kelkoo parue en février dernier, la carte de crédit des parents reste le principal moyen de paiement des jeunes sur internet. Et nos adolescents ne sont pas les seuls qui aimeraient pouvoir utiliser leurs espèces sur les sites e-commerce. Que dire de ces adultes qui ont parfois quelques réticences à confier leurs coordonnées bancaires, en dépit de solutions comme PayPal ? Ados, parents et grands-parents devraient se retrouver autour d’une solution comme weXpay, qui permet de payer en ligne sans carte bancaire. Le Lab s’est penché sur weXpay.
Sommaire
- Le contexte
- En pratique
- Combien ça coûte ?
- Pour qui ?
- Pourquoi ?
- Implémentation
- Réalisations
- Pour conclure
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Le contexte
Expay, éditeur de weXpay, a été créé en 2006 par Jan Zizka. Celui-ci, cherchant à s’acheter de la musique classique sur internet, ne trouva pas de solution pour payer sans carte bancaire. Il eut alors l’idée de créer une solution de paiement en espèces.
2006 ca date un peu pour une innovation me direz-vous. Alors pourquoi parler de weXpay aujourd’hui ? Tout simplement parce que 2011 nous semble être sa véritable année de lancement, celle où la solution va pouvoir s’attaquer pleinement à un marché face auquel elle devait jusque-là se brider. Olivier Jamault, Directeur Distribution et Affiliations chez weXpay, nous a en effet annoncé avoir obtenu au mois de novembre un statut d’émetteur de monnaie. Délivré par la banque de France après une longue mais nécessaire mise à l’épreuve, ce précieux sésame va lui permettre de partir enfin à l’assaut des mastodontes du e-commerce francophone.
Un projet de loi, présenté le 1er juin dernier par Christine Lagarde à l’Assemblée, rappelait le faible développement de l’activité d’émetteur de monnaie électronique sur un marché français très régulé : « on ne compte à l’heure actuelle qu’un établissement agréé (la SFPMEI (…) qui commercialise Monéo), tandis que quatre autres établissements qui ont une activité de monnaie électronique sont agréés comme établissements de crédits avec surveillance allégée (Kadeos, (…) Cinédis, Maxichèque, Everest Marketing (…) ). Un autre établissement, Expay, a également été agréé sous conditions suspensives en 2010. »
En pratique
Le particulier souhaitant réaliser ses achats sur internet se rend chez l’un des 5500 points de vente de l’hexagone délivrant des tickets weXpay. Il s’agit essentiellement de marchands de journaux, mais aussi de quelques tabacs. Le montant d’achat d’un ticket est libre dans une fourchette comprise entre 5 et 250€. Sur celui-ci figure un code de paiement qu’il faudra reporter dans la zone prévue à cet effet lors de l’achat en ligne. Utilisables dès le premier centime, autant de fois que voulu jusqu’à épuisement de leur valeur, ces tickets sont cumulables avec d’autres tickets. Ils permettraient ainsi de régler jusqu’à 3000 €. Un code d’opération est délivré lors de chaque achat en ligne en cas de litige.
Combien ça coûte ?
Les points de distribution se rémunèrent directement lors de la vente des tickets avec une commission variable, s’échelonnant entre 50 centimes et 3 €.
Comme de nombreux autres moyens de paiement, weXpay prend une commission sur le montant de la vente réalisée par l’e-marchand. Cette commission dépend de l’activité du site. Elle est en général de 3,5%. Contrairement à d’autres solutions comme PayPal, il n’y a pas de frais fixes par transaction.
Pour qui ?
Olivier Jamault distingue 4 cibles :
- L’adolescent, gros consommateur d’internet. Nous en avons parlé en introduction. Pour les mineurs il existe même une carte weXpay protégée contre les achats sur les sites pour adulte.
- Les non-bancarisés.
- Les frileux de la carte bancaire : on y trouve des séniors, des victimes échaudées de fraude à la carte bancaire ainsi que des internautes souhaitant acheter de façon anonyme.
- Les TPE, PME et professions libérales qui n’ont pas forcément de carte bancaire d’entreprise. Pour eux il existe weXpay Pro.
Combien sont-ils ? D’après Olivier Jamault, mis bout à bout, l’ensemble représenterait entre 10 et 15 millions d’internautes. Le Lab s’est appuyé sur les derniers chiffres de la FEVAD pour se donner un ordre de grandeur. Ceux-ci nous indiquent qu’environ 10 millions d’internautes – sur les 35 millions que compte le pays – ne sont pas des cyberacheteurs. De là à en déduire que le paiement par carte bancaire constitue le frein principal à l’acte d’achat, il y a bien sûr un pas…
Pourquoi ?
L’e-marchand installant weXpay le fera pour toucher de nouvelles cibles, celles décrites par Olivier Jamault ci-dessus. On peut raisonnablement penser que la solution jouera le rôle d’apporteur d’affaire plus qu’elle ne cannibalisera des solutions de paiement déjà existantes. L’e-marchand ne payant que les transactions réalisées, pourquoi se priverait-il d’un essai de weXpay ?
Implémentation
L’e-marchand intéressé par weXpay peut l’installer via son prestataire de service de paiement (PSP) mais il devra, bien sûr, payer les commissions propres à ce prestataire. Il peut aussi implémenter directement weXpay à partir d’un kit qui lui est fourni gratuitement. Une installation qui ne devrait pas dépasser 3 heures de temps homme d’après Olivier Jamault.
Réalisations
On peine à trouver de gros e-marchands ayant implémenté weXpay. Une situation qui pourrait changer avec l’agrément de la Banque de France.
Citons néanmoins Imineo.com, une importante plateforme de VOD dont nous avons interrogé le DG et fondateur, Samuel Zaslavsky. « On ne perd pas grand-chose à proposer de nouveaux moyens de paiement » nous dit-il, satisfait de la solution, même s’il reconnait que weXpay représente aujourd’hui une faible part des règlements de ses clients. L’implémentation s’est faite facilement nous dit Samuel, il y a de cela environ deux ans. D’autres solutions de paiement ont également été mises en place pour ce qui constitue, souvent, de petits montants. Imineo propose ainsi le règlement sur la facture de son opérateur internet avec Orange et SFR.
Pour conclure
Expay n’est pas seul sur son marché : d’autres alternatives à la carte bancaire « classique », celle liée à un compte courant, existent. Citons les deux principaux émetteurs de CB, Visa et Mastercard eux-mêmes, qui proposent l’achat de cartes prépayées. Celles-ci fonctionnent exactement comme une carte bancaire classique, avec l’avantage d’être immédiatement utilisables sur tous les sites e-commerces. On trouve ainsi des cartes « Visa Cadeau » avec un montant pré chargé entre 40 € et 799 €, les frais d’émission étant de 10€. Ces cartes sont évidemment non rechargeables.
Pour les jeunes des cartes bancaires spécifiques, contrôlées par les parents, sont proposées par certaines banques. Enfin les chèques cadeaux comme Kadeos sont utilisables auprès de nombreuses enseignes et pourraient tout à fait être utilisés pour des achats quotidiens. Ce sont donc son positionnement et surtout ses tarifs qui permettront à weXpay de faire éventuellement la différence. Souhaitons-lui bonne chance !
Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .
Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.
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