Augment : visualiser des produits chez soi en réalité augmentée

Vous est-il arrivé, avant d’acheter un téléviseur, de vous demander ce qu’il donnerait dans votre salon ? Aimeriez-vous tester plusieurs posters sur le mur de votre chambre avant même de les avoir achetés ? Vous rêvez d’une piscine dans votre jardin, mais que donnera-t-elle une fois construite ?

Dans le domaine de la vision, la réalité augmentée consiste à compléter une vue réelle avec des images virtuelles. La startup Augment s’appuie sur votre smartphone ou votre tablette pour vous permettre de visualiser un objet 3D dans l’espace qui vous entoure, l’écran servant de « lunettes » pour voir le monde de manière enrichie. Vous pouvez tourner autour de l’objet en temps réel, vous en approcher, vous en éloigner et parfois même rentrer à l’intérieur…

 Augment espère ainsi lever l’une des principales barrières au commerce en ligne : l’impossibilité d’avoir une expérience « physique » du produit.

 

En pratique

Augment vient s’intégrer directement dans les fiches produit sous la forme d’un bouton « essayer chez vous ».

Si vous surfez depuis une tablette ou un smartphone vous êtes invité à installer l’application Augment. Celle-ci s’ouvre directement si vous l’avez déjà chargée. Et si vous surfez sur PC ? un QR code à flasher vous permettra d’ouvrir l’application sur votre appareil mobile. L’iPad, l’iPhone ainsi que les appareils Android sont pris en charge. Je vous invite à essayer vous-même cette page de démo.

Pour pouvoir visualiser l’objet 3D il va falloir disposer un marqueur à l’endroit où vous voudrez voir apparaitre l’objet. Ce marqueur est un motif à imprimer sur une feuille A4 ou une carte de visite :

Il suffit ensuite de pointer le marqueur avec la caméra de son appareil mobile pour y positionner un objet virtuel :

 La vidéo qui suit va vous permettre de voir ce que cela donne en pratique :

Deux modes d’affichages sont proposés : adapté à la taille de l’écran ou en taille réelle. Augment fonctionne très bien pour regarder un objet 3D adapté à la taille de l’écran et tourner autour. L’affichage en taille réelle s’effectue parfaitement pour un pot de fleurs ou une chaise de bureau. En revanche pour des objets très volumineux comme une cuisine ou un réfrigérateur je vous laisse imaginer le recul nécessaire pour embrasser la scène ! Or plus l’on s’éloigne du marqueur, plus l’application a du mal à le percevoir et l’image se coupe. C’est sans doute là la limite des appareils actuels : il faudrait que l’iPad soit équipé d’une caméra grand angle pour apporter d’avantage de confort à l’utilisateur. Augment est conscient de ces limites techniques et travaille déjà à l’élaboration d’une nouvelle génération de marqueurs.

 

Cibles et positionnement

Augment veut faire de sa solution la première application de réalité augmentée grand public. La startup a exclu d’emblée l’essayage de produits textiles, peu réaliste à ses yeux, pour se concentrer exclusivement sur la visualisation d’objets.

Augment s’adresse à deux marchés. Celui des e-marchands d’une part, soucieux d’améliorer leur taux de conversion en proposant l’essayage de produits. Celui des commerciaux d’autre part, qui trouveront en Augment un outil supplémentaire d’aide à la vente.

A la rentrée Augment sera intégré à une dizaine de site de vente de posters, de photos ou de toiles. La startup vise ensuite les sites de mobilier design (de type « Fab »). Elle a déjà vendu une licence commerciale à un cuisiniste et compte se développer dans cette industrie. Piscine et spa, architecture, immobilier… tels sont les secteurs ciblés par Augment qui privilégie des partenariats commerciaux avec des acteurs déjà bien implantés dans ces domaines d’activité.

Et côté utilisateurs ? Augment a été téléchargé 70 000 fois en 1 an. Cet intérêt pour la réalité augmentée se manifeste bien au-delà de nos frontières : 10 à 15% seulement des utilisateurs sont français, 25% américains, 10% allemands, 10% anglais, 5% chinois et 5% indiens. Ils utilisent pour le moment une version gratuite, permettant d’utiliser des modèles 3D publics et même d’uploader les siens.

 

Combien ça coûte ?

Pour les e-marchands, Augment se rémunère en fonction du nombre de visualisations des internautes :

Augment est vendu sous forme de licence aux commerciaux. A titre indicatif : 1000 euros/an/individu.

 

Intégration

Celle-ci est très simple, il s’agit d’un code à copier-coller sur son site. En revanche le client doit fournir ses modèles 3D à la startup. Si besoin Augment peut sous-traiter cette modélisation de produits. Les modèles 3D sont ensuite stockés dans un cloud partenaire d’Augment.

Augment a choisi de proposer sa solution via une application unique sur appareils mobiles. Un futur kit de développement permettra peut-être de l’inclure directement au sein des applications des marques et des distributeurs.

Android et iOS sont pris en charge, il ‘y a pas de version Windows Phone en développement pour le moment.

Notez enfin qu’il est possible d’utiliser l’application offline.

 

Pour conclure

C’est un signe : la presse économique s’est emparée très tôt d’Augment, témoignant de l’intérêt des milieux d’affaire et du grand public pour ce genre de solutions. Augment s’améliore par itérations successives : l’équipe développe en ce moment une nouvelle interface d’administration pour aider les commerciaux qui ont besoin d’utiliser la solution hors ligne. La startup est déjà très bien partie et propose un produit pleinement utilisable pour placer des objets dans l’espace. Seules les modélisations volumineuses peinent encore à être affichées en taille réelle du fait du recul nécessaire par rapport au marqueur. Mais la startup a déjà dans ses cartons de quoi repousser ces limitations techniques.

Un dernier mot pour vous dire qu’Augment cherche à lever 1 million d’euros d’ici la fin de la saison actuelle du Camping (l’accélérateur de startups qui l’héberge au Palais Brongniart). N’hésitez pas à contacter l’équipe !

 

Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .

Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.

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