Flipmylook : la poupée en papier, version e-commerce

Parfois tous les médias du web sont synchros. Habileté des startups à gérer un plan com ? Veilleurs en circuit fermé avides de lancements? Allez savoir… Alors que je rencontrais ce lundi Vincent Péré, cofondateur de Flipmylook, la startup était déjà sur Frenchweb et TechCrunch France. Le Lab fait donc la même Une que ses confrères aujourd’hui 😉  Avec, espérons-le, ce regard propre à l’e-commerce. Que vaut donc cette application de création de look ?

 

Le pitch : retour en enfance

Au risque de contredire la startup, Flipmylook n’est pas une « cabine d’essayage » : ne vous attendez pas à une énième solution de réalité augmentée tentant de vous habiller avec un effet plus proche de Roger Rabbit que de Matrix. Non, Flipmylook ressuscite les poupées en papier du siècle dernier, vous savez ces bonshommes en carton sur lesquels les petites filles s’amusaient à poser des vêtements prédécoupés :

Et si nous faisions de même sur nos tablettes et téléphones portables, avec de vrais habits qui se poseraient parfaitement sur un mannequin ? S’il suffisait d’une pichenette pour changer de bas, de haut, de chaussures ? C’est ce que propose Flipmylook avec un mannequin divisé en 5 tronçons : la tête, le corps, les jambes, le sac et les chaussures :


 

En pratique

Flipmylook est disponible sur iPhone et iPad (bientôt sur Android) sous forme d’applications distinctes pour hommes et pour femmes.

L’utilisation de l’application est enfantine et, disons-le, vite addictive. L’utilisateur commence par sélectionner les différentes catégories de vêtements qu’il souhaite faire défiler sur son mannequin :

Cette sélection peut également se faire par marque, par prix ou par coloris.

Puis, par un jeu de pichenette, le mobinaute fait défiler les pantalons, les chaussures, les chapeaux…

Il est possible de faire pivoter le mannequin pour avoir une vue de dos. Une fois un look constitué, celui-ci est partageable par mail ou via les réseaux sociaux. Enfin des fiches produit viennent agrémenter le tout :

Jusque-là c’est une absolue réussite, un vrai plaisir de navigation, et l’on ne peut que saluer le travail effectué par la startup.

Vient le moment de l’achat et là, ça se corse. Tout d’abord il n’est pas possible d’acheter le look entier. Mais surtout, il n’y a pas de fonction d’achat « in app » : pour chaque article, le mobinaute est renvoyé sur le site de la marque. Malheureusement, lors de notre test, nombre des marques rencontrées n’avaient pas de site e-commerce adapté au mobile.

Pour une expérience d’achat plus adéquate, il faudra soit utiliser une tablette, soit passer par la fonction de partage de look et… s’envoyer un mail sur son PC. On ouvrira alors un lien reprenant les éléments vus sur son mobile.

Une autre solution constituera à utiliser la fonction « acheter en boutique ». Vous serez alors géolocalisé et Flipmylook vous indiquera le magasin le plus proche.

Disons le tout de suite, la startup n’est pour rien dans ce morcellement de paniers. C’est le lot commun de tous les agrégateurs de tendance, nous ne saurions les en blâmer. La seule solution pour améliorer le tunnel de commande serait d’adosser Flipmylook à un distributeur multimarques.

En consacrant les appareils mobiles comme de véritables interfaces d’aide au choix, Flipmylook révèle le retard pris par les e-commerçants dans l’adaptation des plateformes mobiles.

Ce portrait serait incomplet si nous ne soulignions pas les efforts de Flipmylook pour mettre en avant les choix des blogueurs ou ceux des marques. Le blog « Chez Margaux » et la marque Faguo sont ainsi en Une de l’application, avec leurs propres looks.

 

Business model

Vous l’aurez compris, Flimylook se rémunère à l’affiliation. Il n’y a aucun coup fixe : l’e-marchand ne payera que pour les articles effectivement vendus. Flipmylook photographie gratuitement une sélection des articles du commerçant. Nous n’avons pas réussi à en savoir plus sur la commission, si ce n’est qu’elle demeure plus élevée que pour de l’affiliation classique.

Comment la startup va-t-elle comptabiliser les ventes en magasin physique ? « Il y a plein de solutions » nous a dit Vincent, et d’évoquer le recours à des offres promotionnelles pour identifier ces clients.

La startup envisage aussi de proposer sa solution en marque blanche.

 

Références

On trouve déjà une cinquantaine de marques pour environs 500 références. Il s’agit donc à chaque fois d’une toute petite sélection de leurs produits, une dizaine en moyenne, réalisée avec l’aide d’un cabinet de style. Citons parmi ces marques Petit Bateau, Cimarron, Lee, Wrangler, Sebago ou encore Cheap Monday.

 

Pour conclure

Flipmylook permet de se représenter une tenue de façon très ludique, c’est un excellent moyen pour les marques de faire connaitre leurs références, voir même de tester l’attrait des mobinautes pour leurs prototypes.

L’équipe est consciente que le smartphone est un bon outil d’aide au choix mais que, pour le moment, la tablette ou le PC permettront plus facilement de passer à l’acte d’achat.

Le recours à Flipmylook demeure peu risqué pour une marque puisque elle n’a rien à débourser tant que le mobinaute n’a pas acheté. Nous n’avons cependant pas assez de recul sur le taux de transformation (la solution est lancée depuis une semaine) ainsi que sur les commissions appliquées.

La startup a de bonnes idées dans ses cartons, comme le fait d’adjoindre un guide des tailles à sa solution. Les réseaux sociaux sont amenés à occuper une place importante dans le modèle de Flipmylook, Vincent Péré nous a ainsi évoqué des « concours de looks » misant sur leur viralité.

Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .

Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.

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