7 octobre 2011
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Par
François Guéno/
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- Actualités, Paiement
Pour vous abonner à votre magazine préféré, vous avez la possibilité d’envoyer un bon vieux mandat de prélèvement sur votre compte bancaire à l’éditeur de la publication. Vous savez, ce petit encart, aux cases trop petites pour votre stylo bille, dans lequel vous reportez consciencieusement votre RIB. Si jamais l’idée vous venait de faire de même sur le site internet du magazine, l’opération serait impossible. Seul le prélèvement automatique via votre carte bancaire vous serait proposé.
Cela n’aurait aucune importance si les numéros de carte bleue n’arrivaient pas à expiration. Ce phénomène est synonyme pour l’éditeur de perte d’abonnés, c’est le fameux taux d’attrition ou « churn » en anglais. Notre bon vieux mandat de prélèvement n’a, lui, aucune limite de validité.
Ce constat, que nous faisons pour un abonnement, reste valable pour toute autre activité marchande nécessitant des paiements récurrents. La startup que nous vous présentons aujourd’hui a eu l’idée de proposer aux commerçants des mandats de prélèvements électroniques. Comme la version papier, ceux-ci n’ont pas d’échéance. Comme la carte bancaire, ils sont garantis contre toute utilisation frauduleuse de coordonnées bancaires. Une opération rendue possible grâce au projet européen SEPA d’harmonisation et de modernisation des moyens de paiement communautaires.
Sommaire
SlimPay – TPE de prélèvement from SlimPay on Vimeo.
Le pitch
SlimPay propose d’abord une solution de signature électronique de mandat SEPA. Elle permet à tout créancier de faire signer un mandat de prélèvement en ligne via un tiers de confiance. Le tiers de confiance joue le rôle de témoin « neutre » de l’opération bancaire.
SlimPay propose également une offre complète de terminal de paiement électronique (TPE) qui gère toute la chaine de paiement du mandat à l’exécution du virement. SlimPay a dû obtenir l’agrément de la Banque de France pour ce dernier maillon.
Et la fraude ?
Une personne malintentionnée peut-elle récupérer un RIB et l’utiliser pour payer ses articles ? Pour éviter ce genre de désagréments, SlimPay propose aux e-marchands un module d’évaluation du client au moment de la signature électronique. Celui-ci se base sur son adresse IP avant de délivrer un score de risque.
L’e-marchand peut également faire des vérifications supplémentaires, comme un prélèvement de 0 €, qui apparait sur le relevé de compte avec un code d’opération. Pour valider son mandat électronique, le client devra saisir ce code afin de prouver qu’il est bien détenteur du compte en banque.
Et pour une personne victime d’usurpation d’identité bancaire ? Ces dernières bénéficient des mêmes assurances que pour les paiements par carte. La signature du mandat électronique reste contestable pendant 3 ans, une durée suffisante pour prendre conscience d’une fraude. Le mandat électronique a donc une valeur juridique, basée sur les informations de connexion de l’internaute.
A ce sujet rappelons qu’aujourd’hui une part importante des fraudes à la carte bancaire provient d’internautes qui font de fausses contestations sur des achats qu’ils ont bien réalisés.
Business model
Le coût d’une transaction SlimPay est fixe. Nous n’avons pas eu connaissance du montant exacte de la commission, celle-ci étant fixée au cas par cas en fonction du volume de transaction de l’e-marchand. D’après SlimPay leur solution deviendrait compétitive pour des paiements supérieurs à 10€.
Réalisations
EDF et Club Med Gym font partie des premiers testeurs, pas mal pour une startup qui n’a lancé son terminal de paiement qu’au mois de mars et son module de signature électronique qu’en novembre!
Club Med Gym a ainsi choisi d’utiliser le TPE de SlimPay pour vendre des abonnements à ses salles de sport en ligne. La solution retenue est mixte : paiement par carte pour le premier versement, puis prélèvement bancaire pour les suivants.
EDF a expérimenté durant l’été la signature électronique de mandat auprès de ses clients de la région lyonnaise. Démarchés par téléphone, 99% d’entre eux ont accepté de la tester. 90% des testeurs ont effectivement réussi à signer leur mandat en ligne. Que dire des 10% d’échec ? L’électricien et la startup « anticipent une forte marge d’amélioration de la performance du système lors d’un déploiement opérationnel, grâce à l’expérience graduelle des conseillers clientèle, et des consommateurs face à un nouveau processus d’enrôlement, et l’intégration plus achevée de la solution dans le système d’information EDF ».
Pour conclure
Voici une vraie nouveauté dans le monde du paiement qui satisfera les marchands concernés par des règlements récurrents.
L’internaute, habitué à sa carte bancaire, y trouvera-t-il son compte (sans mauvais jeu de mots) ? Les résultats de l’expérimentation EDF prouvent que le moyen de paiement ne fait pas peur. 99% d’accords ! Il faut se souvenir des craintes que suscitaient les premiers paiements en ligne par carte pour réaliser la performance. Le taux d’échec de 10% nous rappelle cependant qu’un travail d’évangélisation reste à faire. Pour une startup de moins de deux ans, c’est la moindre des choses. Bravo et bon courage à eux pour la suite !
En bonus voici une archive de 1998 qui nous rappelle que la recherche du moyen de paiement idéal est une quête aussi vieille qu’internet. Ah ! Si seulement tout le monde avait un lecteur de carte bleue à la maison !
Article initialement publié sur lab.vente-privee.com .
Passionné d'innovation, ex Natixis, Groupe La Poste et Lab vente-privee.com. Le Phare Digital est un blog personnel, mes opinions n'engagent bien évidemment que moi.
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